I got a hangover, I've been drinking too much

Rosie ne changerait de métier pour rien au monde. Quadragénaire et heureuse propriétaire d’un bar, elle adorait servir les boissons, recueillir les confessions des habitués, faire la connaissance des habitants du quartier qui venaient user les chaises après une journée de travail.  Elle était ce qu’on appelait un petit bout de femme. Pas très grande, un peu replète, elle n’était pas celle qu’on remarquait au premier abord. C’était l’un de ses atouts, car en plus d’un sens de l’humour et de la repartie au top, elle avait ces capacités d’observations qu’on ne lui soupçonnait pas.
Prenons ce couple, par exemple. De l’extérieur, l’homme et la femme ressemblaient à n’importe quelle paire.  Si on n’y prêtait pas davantage attention, on pourrait penser qu’ils sortaient pour se détendre. Mais en s’y penchant de plus près, on remarquait que la femme tapotait avec agacement sur la table. Son ongle parfaitement manucuré allait et venait, produisant ce tout petit son qui se noyait dans le brouhaha des conversations. Et on pouvait voir que l’homme n’accordait pas le moindre regard à sa compagne, puisqu’il avait les yeux rivés sur le match, comme la plupart des clients.  Visiblement, madame avait eu envie de sortir ce soir. Mais au lieu d’un restaurant ou quelque chose de romantique pour raviver la flemme, monsieur l’avait emmené dans le bar de Rosie pour ne pas perdre une miette du match. Classique. Des couples comme ça, Rosie en voyait tant qu’elle avait fini par être heureuse d’être célibataire.
C’était comme ce petit jeune, là.  Deux heures qu’il était là, qu’il ne disait pas un mot et qu’il se contentait d’enchainer les verres. Rosie remarqua d’ailleurs que le dernier était vide. Elle posa le verre qu’elle était en train d’essuyer, fit quelques pas et se pencha au-dessus du comptoir. Elle connaissait cette expression. Elle l’avait vu sur tant de gens. Des hommes, des femmes, de toutes les couleurs, de tous les âges, mutants ou humains. S’il y avait bien une chose qui était universelle, c’était le chagrin d’amour.
- Je t’en remets un autre ?
Elle n’eut pour réponse qu’un grognement qu’elle prit pour un oui.  Si ce n’était pas malheureux, à cet âge-là, de passer sa soirée dans un bar alors qu’il y avait plein de chose à faire.  En posant le verre devant lui, Rosie tenta de lancer la conversation.
- T’as pas l’air dans ton assiette, mon gars. T’es sûr que c’est une bonne idée d’enchainer ?
Pas de réponse à nouveau, juste un regard noir alors que le jeune homme semblait chercher quelque chose dans la poche de sa veste. Il posa un billet sur le comptoir, sans prononcer un mot. En bref, il était clairement en train de lui dire « Occupe-toi de tes oignons, la vieille ». Rosie prit le billet en secouant la tête. Il était clairement majeur, donc s’il voulait se souler, ce n’était pas son problème, tant qu’il n’allait pas faire de dégâts dans son bar.

Sean se sentit presque soulagé quand elle s’éloigna. Ce n’était définitivement pas le soir pour lui parler.  Il voulait juste se souler, rentrer chez lui complètement torché et oublier jusqu’au lendemain. Il allait se réveiller avec une gueule de bois sévère, c’était certain. Peut-être même qu’il passerait la journée à voguer entre sa chambre et la salle de bains, tourner à l’aspirine et boire des litres d’eau pour se réhydrater correctement. Et bien sûr, tout ça en se promettant de ne plus toucher une goutte d’alcool pour recommencer quelques temps après. Mais là, il s’en foutait clairement.  
Il n’avait pas envie de songer au tableau qu’il devait donner, ni aux conséquences que la consommation d’alcool pourrait avoir sur ses pouvoirs.  Le contrôle, c’était bien joli, mais à un moment donné, il en avait marre. Il ne faisait que ça depuis le début. Apprendre à contrôler ses dons, apprendre à contrôler ses émotions. Contrôler sa vie, contrôler ses pensées et ses sentiments… Tout ça pour quoi ? Se retrouver dans un bar minable, à enchainer les whiskies et à s’en foutre de ce qui pouvait lui arriver à partir de maintenant, alcool aidant.
Il avait la tête qui tournait, l’impression d’être dans un rêve en étant éveillé. Le lâcher prise complet. Il avait arrêté de compter les verres depuis un moment.  Une gorgée après l’autre, l’alcool avait fini par ne plus brûler la gorge.
C’était de sa faute. Il avait fait le con, comme d’habitude.  A jouer les indifférents et à repousser la personne qui comptait le plus à ses yeux, il était lui-même responsable de ce qui lui arrivait.  Juste amis. Mon cul. C’était le mensonge qu’il se racontait depuis que le petit génie était revenu à Londres.  Il se mentait à lui-même, il mentait à Sydney, il mentait à tout le monde, par peur de… De quoi, justement ? Il n’était même pas foutu de le dire.
Un vrai crétin songea Sean en fixant le verre vide devant lui. La barmaid réapparut comme par magie, lui redemanda encore s’il voulait la même chose. Il ne buvait que ça depuis le début de la soirée et elle lui posait encore la question. Il avait bien envie de sortir l’une de ces répliques dont il avait le secret, mais il préféra finalement répondre comme les fois précédentes. Avec un grognement.


Et là, ça n’avait pas raté. Il venait tout juste de se réveiller mais il gardait les yeux fermés. La gueule de bois du siècle, il l’avait prédit.  Il gardait les paupières closes parce qu’il savait ce qu’il se passerait s’il les ouvrait. Premièrement, la terre allait tourner et il aurait envie de vomir. Ensuite, il serait forcé d’affronter son reflet dans la glace. Mieux valait rester allongé. Il était bien, là, dans sa chambre.
Sean tenta de se rappeler comment il avait fini par retrouver le chemin de son appartement avec deux grammes dans chaque bras.  Mais c’était le trou noir. Plus noir encore que le gouffre abyssal de la connerie humaine.
Il ouvrit les yeux, prudemment. Comme il l’avait prédit, la pièce autour de lui tournait. Et le mal de crâne… bordel. Il porta une main d’un côté de sa tête en se redressant et en grimaçant. Il y avait quelque chose de bizarre mais il n’arrivait pas à mettre la main dessus. Il lui fallut plusieurs minutes pour remettre ses neurones à la bonne place et se rendre compte qu’il ne reconnaissait pas sa chambre. Cette pièce lui était familière, mais dans son état actuel, il lui était impossible de se rappeler.  Question importante donc : Où se trouvait-il ?
La première vérification d’usage fut de s’assurer qu’il était habillé. Et oui, il l’était. Heureusement. Un souci en moins.  Il n’avait pas couché avec quelqu’un cette nuit sans s’en rappeler, c’était déjà ça.  La seconde vérification d’usage était de s’assurer qu’il avait encore ses effets personnels. Et merde.  Il n’avait plus son téléphone, ni ses clés, ni son portefeuille sur lui.  
Bon, pas de panique.
Il se leva, ou du moins tenta pour s’échouer lamentablement par terre.  Son orgueil, déjà bien maltraité, en prit un sacré coup. Il avait fait un bruit énorme en tombant, si bien qu’il ne serait pas étonné le moins du monde si la moitié de la population de Londres l’avait entendu.  Il se redressa vivement, regrettant deux secondes après quand la nausée pointa le bout de son nez pour se joindre au mauvais danseur qui faisait un numéro de claquette incroyablement mal exécuté dans son crâne. Il se figea, les yeux fermés, pour chasser l’envie de vomir.  Et là, on arrivait au moment inévitable. Le regret. Mais qu’est-ce qui lui avait pris de picoler autant ? Hein ? Il était dans un état pitoyable et en plus de ça, il se réveillait dans un endroit qu’il ne connaissait pas. Enfin si, il le connaissait mais ses souvenirs étaient éparpillés façon puzzle aux quatre coins de sa tête.  Encore une de ses fantastiques idées. Il relativisa en se disant qu’il aurait pu se réveiller ailleurs et pas dans le même état. Il avait encore ses fringues sur lui, il était libre de ses mouvements, donc, il ne s’en sortait pas si mal que ça. Mais ce n’était pas une raison pour se réjouir.  Il devait déjà atteindre la porte de la chambre.
En ouvrant la porte – enfin plutôt en manquant de se l’ouvrir sur le coin du nez – il se retrouva face à une pièce plutôt grande. Là encore, c’était familier. Il était déjà venu ici, c’était certain. C’était sans doute possible le salon. Et sur le meuble juste en face de lui, miracle. Son téléphone, soigneusement posé avec ses clés et son portefeuille. Sean oublia toute prudence et avança pour s’en saisir,  bien trop heureux de retrouver ses affaires.  Au moment où il allait récupérer son portable, il discerna un mouvement du coin de l’œil et s’arrêta dans son élan pour tourner la tête.  Maintenant qu’il voyait la personne qui lui tournait le dos et qu’il reconnut sans le moindre mal – un exploit vu son état – il comprit soudain pourquoi cet appartement lui semblait familier.
Il était chez Sydney.

I got a hangover, I've been drinking too much

Il ne savait pas vraiment par où commencer.  Les questions se bousculaient dans sa tête. Il ne pouvait pas faire comme s’il n’était pas là vu que Sydney était tout sauf sourd.  La discrétion, aux abonnés absents, comme toujours. Il n’avait pas le choix, il allait devoir assumer. Quitte à se faire engueuler, autant y aller directement. Parce que oui, il n’avait aucun doute sur la question. Sydney allait lui passer le savon du siècle.  Sean se mettait à sa place cinq secondes. N’aurait-il pas fait pareil ?
Il avait fait l’imbécile, maintenant, il allait devoir faire face aux conséquences de ses conneries. Il se mordilla la lèvre, prit son courage à deux mains et avança en direction de Sydney qui lui tournait toujours le dos.

Il ne dit pas le moindre mot quand ce dernier se retourna pour lui tendre un café et un verre d’eau, contenant probablement de l’aspirine. Le regard noir qu’il lui lançait en disait long sur ce qui l’attendait. Et pourtant…  La première pensée de Sean, au lieu de songer à immigrer en Australie pour échapper aux Kalachnikov que Sydney avait à la place des yeux, fut de le trouver incroyablement… sexy.  Ouais, c’était à ça que Sean pensait actuellement, que Sydney était à tomber quand il était en colère.
Mais même s’il avait envie de lui sauter dessus pour lui faire des choses pas très catholiques, il ne pouvait pas.  Déjà parce que Sydney était visiblement furieux contre lui – comment lui en vouloir ? – mais aussi parce qu’il n’était fou au point de tenter alors qu’il avait peine à rester plus concentré plus de cinq secondes. Et bien entendu parce que Sydney lui avait donné cinq minutes pour s’expliquer.  Trop d’information à traiter en même temps. Des pensées désordonnées qui arrivaient par raz-de-marée. Et ça n’arrangeait pas son mal de tête. Alors sagement, avant même que Sydney n’ait à lui demander, il avala le contenu du verre d’eau d’une traite. Il se doutait bien que ce ne serait probablement pas suffisant et qu’il lui faudrait plus que ça vu la quantité d’alcool qu’il avait avalé la veille. Et qu’il avait visiblement recraché un peu partout.
Gêné, il se passa une main dans la nuque et piqua un fard. La honte, mesdames et messieurs.
- Désolé… Je te donnerais de quoi les remplacer.
Là, il se sentait con. Mais absolument. Comment lui expliquer que… qu’il avait fait ça parce qu’il était incapable de dire clairement les choses à Sydney ? Que les sentiments qu’il avait pour son meilleur ami étaient à la fois effrayants et plus puissant que tout ce qu’il n’avait jamais ressenti pour quelqu’un ? Au point où ça lui faisait peur ? Et que par conséquent, en gardant le silence sur ce fait, il était en train de le perdre, sans doute pour toujours ? Mais que comme Sean était juste incapable de dire les trois mots qui changeraient les choses, il laissait en quelque sorte faire ?  Même lui avait du mal y voir clair dans sa réflexion. Et ce n’était pas seulement la gueule de bois qui parlait. Ses sentiments pour Sydney lui faisaient mal.
Et il y avait Maya. Cette Maya, qui se mettait entre eux. Même si c’était absolument irrationnel de lui en vouloir parce qu’elle n’était pas responsable de la situation, Sean, comme le mec orgueilleux qu’il était, préférait la tenir pour responsable. C’était la jalousie qui parlait. Et sa mauvaise foi. Il avait bien conscience que c’était stupide mais c’était sans doute plus confortable de se dire que c’était de sa faute à elle et non la sienne. Mais s’il commençait à dire du mal de sa petite-amie à Sydney, il se doutait bien que la situation allait dégénérer. Donc il valait mieux trouver un mensonge à balancer à son meilleur ami. Il n’aimait pas ça mais c’était cette solution ou lui dire la vérité. Et il préférait mentir que d’assumer. Ce n’était pas du tout honnête et Sydney ne méritait pas ça. Mais Sydney ne méritait pas non plus que Sean crache son venin sur Maya au lieu d’accepter d’être en partie responsable de la situation.
- Je… Hum… La dernière chose dont je me souvienne est que…
Trouve un truc, vite !
- Carter et moi, on est allé boire un verre et je suis resté un peu parce que j’aimais bien ce bar.
Okay, donc dès que Sydney aurait le dos tourné, il allait devoir envoyer un message à Carter pour la supplier de confirmer son bobard et lui assurer qu’il avait dès à présent une dette envers elle.  Et puis ce n’était qu’un demi-mensonge puisqu’il était bien resté dans ce bar parce qu’il l’aimait bien. En réalité, il avait décidé d’aller là-bas parce qu’il pensait que personne qu’il connaissait ne l’y trouverait. Ce qui amenait d’ailleurs à une question qu’il s’empressa de poser à Sydney.
- Comment tu m’as retrouvé au fait ?
Et ce n’était même pas pour détourner la conversation. C’était vraiment quelque chose qui l’intriguait. Autant la raison pour laquelle ils étaient dans cet appartement. Sean était déjà venu ici quand Indie était encore là mais il ignorait que Sydney y vivait encore. Aux dernières nouvelles, il squattait chez Delsin.

I got a hangover, I've been drinking too much

Sean avait intérêt à appeler Carter en vitesse. Du moins avant que Sydney ne le fasse. Il devrait à la blondinette une sacrée faveur. Oh ça, oui. Voilà qui lui apprendra à aller se torcher la gueule comme le dernier des imbéciles.  Comme à chaque fois, parce que c’était loin d’être la dernière fois, Sean regrettait. Et se promit de fuir l’alcool comme la peste. Du moins jusqu’à ce que la prochaine occasion se présente.  
Sydney était furieux. Le regard qu’il lui lançait le rendait sexy as fuck et Sean opterait presque pour une diversion par le sexe. Mais vu l’état dans lequel il était, là, il savait qu’il risquait certainement de s’en prendre une. Quoiqu’un peu de corps à corps avec le petit génie ne lui déplaise absolument pas, si vous voyez ce que je veux dire.

Quand il obtint la réponse sur la façon dont Sydney l’avait trouvé – bien qu’il se serait volontiers passé de la mention sur Maya – il ne put s’empêcher de piquer un fard. Okay, donc non seulement il s’était mis dans un état lamentable, mais en plus il s’était débrouillé pour que Sydney rate son rencard. Bravo Sean. Vraiment bravo. Et ça se revendiquait meilleur ami.
Néanmoins, quand il apprit qu’ils n’étaient plus ensemble, il eut l’impression de se diviser en deux. Une partie de lui avait honte. Parce que s’ils n’étaient plus ensemble, c’était sans doute sa faute. L’autre… l’autre se réjouissait. Parce que Maya n’était plus dans la course. Sean ne l’aimait pas de toute façon, même s’il ne l’avait jamais rencontré. Rien que le fait qu’elle sorte avec Sydney était une raison suffisante pour la détester, celle-là.  Oui, il était mauvais avec elle. Il ne la connaissait pas, ne voulait pas la connaître et ce, juste parce qu’elle était une ex de Sydney.
Mais il se garda bien de sourire ou de lancer une petite remarque cinglante sur elle. Ce n’était pas le moment. Surtout s’il était responsable de leur rupture. Il afficha un air désolé, parce qu’il était quand même désolé pour Sydney. Pas pour Maya. Maya, il s’en branlait maintenant. Il s’en voulait parce que son surdoué de meilleur ami avait rompu à cause de ses conneries à lui.
- Je suis… désolé.
Bordel, mais qu’est-ce qui ne tournait pas rond chez lui ? Il voulait tellement dire à Sydney qu’il était plutôt heureux que Maya et lui ne soient plus ensemble, car cela voudrait dire qu’il avait peut-être ses chances avec lui. Il n’avait que trois mots à dire. Trois petits mots. Il n’était pas certain que Sydney ressente la même chose que lui.  Il n’était pas certain que les sentiments qui l’habitaient mènent quelque part avec le petit génie. Il avait trop saboté ses chances par le passé pour que ce soit sans doute rattrapable.  Si seulement Sydney savait. A chaque fois qu’il était dans la même pièce que lui, Sean n’avait d’attention que pour lui. Il ne voyait que Sydney, ne pensait qu’à Sydney et mourrait d’envie, là, tout de suite, de le plaquer contre le mur de la cuisine et l’embrasser furieusement.  Au diable la décence.

Finalement, aborder le sujet de l’appartement lui accorda un répit supplémentaire. Comment aurait-il pu ne pas remarquer ? Il le connaissait par cœur, cet endroit. Malgré les années, les lieux n’avaient pas changés, même si l’absence d’Indiana se faisait sentir.
Le jour où l’accident avait eu lieu, Sean était chez ses parents. Il se chamaillait avec Mallory jusqu’à ce qu’il reçoive un message de la mère de Sydney, lui annonçant le drame. Sans même expliquer ce qui arrivait, Sean avait filé en plein milieu du repas familial, n’emportant qu’avec lui son téléphone et une veste qu’il avait attrapé au passage. Il avait perdu sa meilleure amie ce jour-là et manqué de perdre son petit génie préféré.  L’attente avait été une torture.  Le soulagement en apprenant que Sydney allait s’en sortir n’avait été qu’un faible moment de calme avant que le plus dur ne vienne. L’annonce de la mort de sa sœur jumelle à Sydney. Ainsi que le départ de ce dernier peu de temps après. Comme si Indiana était la personne qui maintenait ce trio à flot. Une fois partie, il n’y avait plus rien. Tout avait changé.
Etre dans cet appartement remuait des souvenirs douloureux.  Indiana lui manquait terriblement.  Il ne trouvait rien à dire à Sydney, là tout de suite. Et n’eut rien à dire puisque ce dernier lui conseilla vivement de prendre une douche.
Un peu de compassion pour quelqu’un qui avait frôlé le coma éthylique, c’était trop demandé ?
Sean secoua la tête avec un sourire, levant les yeux au ciel. C’était une très bonne idée. De toute manière, il n’avait envie que de ça, là tout de suite. Histoire de se débarrasser des relents de la veille et potentiellement, de sa honte post-beuverie.
- Ouais, ouais, j’ai compris, j’y vais tout de suite.  
Il y avait un problème, cependant. Il n’avait pas de vêtement de rechange.  Même s’il mourrait d’envie de se débarrasser de ses fringues, il n’allait quand même pas rentrer chez lui à poil.
- Hum… T’aurais pas quelques trucs à me dépanner ?
Ouais, picoler comme un trou, c’était terminé. Plus avant longtemps.